QUEER CALIFORNIA – Une histoire des communautés LGBTQIA+ Californienne au XXe siècle
du 23 au 29 avril 2024 au 109 – Pôle de cultures contemporaines à la ville de Nice
Dans l’inconscient collectif et la mémoire communautaire, les États-Unis tiennent une place privilégiée dans la lutte pour la défense des droits des personnes LGBT qui aurait eu pour berceau les émeutes de Stonewall en 1969, dans le quartier new-yorkais de Greenwich Village. Or les archives et le travail des artistes nous aident à aller plus loin et relativiser les légendes historiques, comme c’est le cas du récent documentaire Casa Susanna de Sébastien Lifshitz, qui explore une initiative pré-Stonewall. Ainsi la Californie apparaît-elle comme l’autre eldorado de la lutte LGBTQIA+ dont l’histoire débute bien avant les événements de New York. Terre de cinéma, la côte ouest offre aussi un éventail d’histoires individuelles et collectives qui ont façonné en partie cette mémoire commune, aussi riche et diverse que les couleurs du rainbow flag, le drapeau arc-en-ciel créé en 1978 à San Francisco par Gilbert Baker, en référence au mythique « Over the Rainbow » que chantait Judy Garland. Alors suivons la fameuse « yellow brick road » pour découvrir, au-delà de l’arc-en-ciel, l’histoire très singulière de la Queer California.
Les Ouvreurs proposent dans la hall du 109 – Pôle de cultures contemporaines à la Ville de Nice une grande exposition, accompagnée de nombreux autres événements -projections, conférences, ateliers, DJ set – pour mettre en lumière la riche histoire politique, militante, intellectuelle et artistique des communautés LGBTQI+ californiennes au XXe siècle.
Six grandes thématiques, incarnées par des personnalités emblématiques, ont été choisi pour parcourir ce passionnant récit. La Californie est tout à la fois :
- un territoire d’avant-garde politique et le centre névralgique historique du militantisme LGBT, où ont été fondé les premières organisations homosexuelles du pays – les Daughters of Bilitis par Del Martin et Phyllis Lyon et la Mattachine Society par Harry Hay – et où tant Harvey Milk qu’Angela Davis ont su bousculer les consciences, chacun·e à leur manière.
- le berceau d’une création cinématographique foisonnante entre d’une part Hollywood, ndustrie du glamour qui cachait mal l’envers du décor et le « placard » dans lequel était enfermé bon nombre de ses artistes, et d’autre part les univers fascinants des cinéastes expérimentaux, Barbara Hammer, Kenneth Anger et le New Queer Cinéma
- la forge des esthétiques homoérotiques depuis l’Athletic Model Guild de Bob Mizer jusqu ‘à la foisonnante industrie porno incarnée par les Studios Falcon de« Chuck » Holmes
- l’épicentre de la vie artistique américaine, dans le sillage des poète·sses de la Beat Generation ou du Queercore
- l’un des grands foyers de l’épidémie de Sida américaine, qui a vu d’importantes associations de lutte contre la maladie naître et inventer de nouvelles formes de mobilisation, telles les Soeurs de la Perpétuelle Indulgence ou le Names Project AIDS Memorial Quilt et ses Patchworks fondé par Cleve Jones
- le lieu d’éclosion des gender studies & queer studies autour de l’Université de Berkeley et dans le sillage des écrits de la philosophe Judith Butler, des théoriciennes Eve Kosofsky Sedgwick et Teresa de Lauretis ou de la juriste Kimberlé Crenshaw.
De nombreux artistes contemporains – Yannick Cosso, Makiko Furuichi, Jérémy et Julien Griffaud, Céline Marin, François Paris, Maxime Parodi, Jérémy Piette, Claude Valenti et Eglé Vismante ont répondu à notre appel pour proposer des portraits de plusieurs de ses personnalités. Leurs oeuvrent seront accompagnées de photographies, affiches et autres témoignages d’archives comme huit Patchworks des noms.
La communauté LGBTQIA+ azuréenne est pleinement associée à ce grand événements, qu’ils agissent des Librairie Vigna et Librairie Les Parleuses, qui proposeront une sélection d’ouvrage en lien avec l’exposition ou de plusieurs associations niçoises, le Centre LGBTQIA+ Côte d’Azur, le Collectif queer, le Collectif 06 de lutte contre le Sida, Polychromes ou l’association lesbienne Caram’elles.
19h • Bénédiction de l’exposition
par les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence – Couvent des Chênaies
L’ordre des Sœurs de la Perpétuelle Indulgence est né à San Francisco le samedi de Pâques 1979 d’un groupe de militants homosexuels. Depuis, partout dans le monde, des couvents font vœu d’aider leur communauté et la société entière. Les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence se veulent visibles, outrageantes car elles pensent qu’il est parfois nécessaire de choquer pour faire réfléchir et changer les habitudes. Elles recourent au happening, à l’animation théâtrale et costumée dans la rue, les lieux publics ou privés.
19h15 • Cérémonie de déploiement de huit patchworks des noms
par l’association française Les Amis du Patchwork des Noms
L’idée du patchwork a été trouvée en 1985 par le militant de la lutte contre le Sida, Cleve Jones, à l’occasion de la marche aux flambeaux, en souvenir des assassinats en 1978 de Harvey Milk et George Moscone, conseiller municipal et maire de San Francisco. Les patchworks des noms sont des mémoriaux composés de carrés textiles rendant hommage à des personnes décédées du Sida. Chaque carré associe huit panneaux créés individuellement et cousus ensemble pour former une unité de 3,80 x 3,80 m. Leur déploiement s’effectue dans le cadre d’une cérémonie commémorative qu’accompagne la lecture des noms de personnes disparues et de lettres de survivant·es évoquant les êtres chers.
20h15 • Atelier d’écriture
par la Maison de la Médecine et de la Culture
Temps de discussion suivi d’un atelier d’écriture inspiré de la médecine narrative autour de la mémoire et de la transmission et du NAMES Project.