RACE D’EP

Date : Mercredi 23 Avril 2025
Heure : 19h30
Durée : 1h35
Lieu : Cinémathèque de Nice – au Cinéma Megarama Nice Vauban – Avenue François-Mitterrand – 06300 Nice
Carte d’abonnement annuelle à la cinémathèque obligatoire : 5 €
Tarif unique : 3,50€
Tarif « Étudiant·es » : 2€

Hommage à Magnus Hirschfeld et à Lionel Soukaz
Les Ouvreurs sont heureux de s’associer cette année encore à la Cinémathèque de Nice pour un double hommage rendu à l’occasion de la projection exceptionnelle d’une petite rareté du cinéma queer, Race d’Ep. Hommage à son réalisateur, Lionel Soukaz, fidèle d’In&Out, qui nous a quittés en février dernier. Hommage aussi au sexologue militant Magnus Hirschfeld dont le film offre une belle évocation.

RACE D’EP

de Lionel Soukaz
France • 1978 • 1h35 • documentaire
avec Elizar Van Effenterre, Pierre Stone, Gilles Sandier, Guy Hocquenhem, Michel Cressole, Copi

Film militant tourné à l’époque des grands mouvements de libération homosexuelle post-dépénalisation, Race d’Ep ( « pédéraste » en verlan) est une reconstitution, en quatre histoires, des archétypes de l’inconscient gay sur plus d’un siècle. D’abord 1900 ou « Le temps de la pose » au travers des souvenirs d’un ancien modèle évoquant le baron Von Gloeden et ses jeunes éphèbes méditerranéens. Ensuite 1930 ou « Le Troisième sexe : Des années folles à l’extermination » grâce au récit de la secrétaire lesbienne du Dr Magnus Hirschfeld, fondateur de l’institut de sexologie à Berlin. Puis 1960 ou « Sweet sixteen in the sixties » et l’utopique libération sexuelle pour « jeunes-hommes-fleurs ». Et enfin 1970 ou « Royal Opéra » et les déambulations de deux hommes sur les berges de la Seine pour une nuit de drague parisienne.

Lionel Soukaz a co-écrit le scénario avec le militant et journaliste Guy Hocquenghem, qui joue dans le film. Jugé scandaleux lors de sa sortie, Race d’Ep fut classé X, mais pu être projeté, dans une version expurgée, grâce à la mobilisation des intellectuels Michel Foucault, Roland Barthes, Gilles Châtelet et Gilles Deleuze ou le dramaturge Copi.

« Jamais peut-être plus que chez Lionel Soukaz, le cinéma contemporain mérite davantage l’appellation de langue ou écriture de la réalité que Pasolini lui avait accordé. » (René Scherer)

Suivi d’une rencontre avec Marc Lamonzie, doctorant en histoire contemporaine à l’université de Bordeaux-Montaigne et spécialiste de l’homosexualité masculine de la fin du XIXe à la Seconde guerre mondiale

 

Magnus Hirschfeld

Né en 1868 à Kolberg, est un médecin allemand, inventeur de la sexologie moderne et l’un des pères fondateurs des mouvements de libération homosexuelle. Il a lutté contre la persécution des homosexuels allemands soumis au paragraphe 175 du Code pénal allemand. Consécutivement à la prise du pouvoir par Adolf Hitler en 1933, les nazis attaquent et pillent son l’Institut de sexologie, fondé à Berlin en 1918 et son importante bibliothèque alimente leurs premiers autodafés. Il est contrait à l’exil en France. Ce premier long métrage très esthétique aborde les « guérisons » forcées des homosexuels dans les années 1920 au Royaume-Uni. Documenté par le livre, « Curing Queers » de Quentin Dickinson, il fait référence aux travaux controversés d’Eugen Steinach, endocrinologue autrichien célèbre pour  ses expériences visant à « soigner » l’homosexualité. Magnus Hirschfeld a utilisé la théorie de Steinach pour ancrer un nouveau modèle biologique de l’homosexualité, affirmant que les gays n’étaient ni malades ni dépravés mais formaient un troisième sexe, groupe distinct et autonome d’hommes organiquement féminisés.

La dea fortuna (Pour toujours)